La musique de Charlotte Sohy sort de l’oubli à la faveur du vaste et bienvenu mouvement féministe sortant enfin les compositrices du placard dans lesquels on les avait confinées pendant si longtemps. Enfant précoce, elle fréquenta très vite les milieux musicaux parisiens, devenant l’amie de Nadia Boulanger. Signant ses œuvres soit de son nom soit de pseudonymes masculins pour combattre la misogynie ambiante, elle laisse un catalogue varié comme ce Triptyque champêtre à l’instrumentation si délicate datant de son installation en Normandie en 1925. Ottorino Respighi compose son Quartetto Dorico à la même époque dans le souci d’utiliser l’antique chant grégorien comme symbole d’une nouvelle modernité héritée du passé. Écrit sur un poème de Mary Shelley, le très romantique Il Tramonto illustre l’admiration passionnée de Respighi pour Wagner en se souvenant clairement du Liebestod de Tristan.