Sous la direction de Jonathan Nott, l’Orchestre de la Suisse Romande propose un voyage au cœur de l’avant-garde musicale du début du XX^e siècle, avec deux chefs-d’œuvre d’Igor Stravinski et une parenthèse éclatante signée Maurice Ravel. Le concert s’ouvre avec Petrouchka, ballet en quatre tableaux composé en 1911, qui met en scène une marionnette tragiquement humaine dans le tumulte d’une foire russe. Stravinski y déploie une orchestration flamboyante et une rythmique audacieuse, esquissant déjà les contours de la modernité qui culminera avec Le Sacre du printemps. Ce dernier, œuvre monumentale créée en 1913, bouleversa les codes de la musique classique avec sa puissance brute, ses rythmes primaux et son évocation saisissante des rites païens russes.

Entre ces deux pages orchestrales révolutionnaires, le pianiste américain George Li interprète le Concerto en sol majeur de Maurice Ravel, composé dans les années 1930. Œuvre de pur esprit français mêlée d’influences jazz, ce concerto est un modèle d’élégance, de virtuosité et de clarté. En trois mouvements contrastés – vif et jazzy, lent et méditatif, puis pétillant et motorique – Ravel fait dialoguer l’orchestre et le piano dans un équilibre subtil, plein de fantaisie et de raffinement. Ce programme met ainsi en regard trois œuvres majeures du XX^e siècle, portées par deux compositeurs au génie singulier, dont les visions du rythme, du folklore et de la modernité ont profondément marqué l’histoire de la musique et de l'OSR.