Créée à Lausanne en 1918 sous la direction d’Ernest Ansermet avec des musiciens qui feront bientôt partie de l’OSR fondé à peine quelques semaines plus tard, cette œuvre est devenue légendaire dans notre région par de nombreux aspects.

L’Histoire du soldat, un déserteur marqué par le mythe faustien, concrétise à jamais l’amitié qui soudait alors Stravinski, Ramuz et Ansermet, en même temps qu’elle souligne la précarité des temps marqués par la Première Guerre mondiale et la pandémie de Grippe espagnole qui fit entre 20 et 50 millions de morts dans le monde et 25’000 rien qu’en Suisse.

Après le gigantisme du Sacre du printemps et avant sa longue période néo-classique, Stravinski donnait dans le minimalisme avec l’emploi de sept musiciens représentant toutes les familles de l’orchestre symphonique, les cordes, les bois, les cuivres et la percussion. La musique reflète les tendances de l’époque avec l’emploi du jazz naissant, du tango et la caricature de chorals protestants. Quant à l’histoire proprement dite, elle provient d’un conte russe raconté par Stravinski à Ramuz qui le transposa dans le Pays de Vaud quelque part entre Denges et Denezy…