Voilà un programme propre à nous étourdir avec une dose de bonne humeur contagieuse, mais pas dangereuse, en ces temps de pandémie. Du coup, les cariatides et autres atlantes dorés de ce bon vieux Victoria Hall vont peut-être se mettre à danser ou à s’apitoyer des joies et des misères chantées par le grand ténor péruvien Juan Diego Flórez, accompagné par un des princes anglais de la baguette, Daniel Harding, dans un menu festif composé d’airs d’opéras célèbres célébrant l’amour sous toutes ses formes : la tendresse de Florville (Il Signor Bruschino), l’espoir de Nemorino (L’Elisir d’amore), la jalousie latente d’Idreno (Semiramide), l’infortune de Marcello (Il Duca d’Alba), l’aveu du prince Sou-Chong dans un des airs les plus célèbres de Franz Lehar (Le Pays du sourire), la leçon de séduction d’un grand virtuose (Paganini), la vision optimiste de la vie du capitaine Octavio (Giuditta), l’aubade de l’intrépide guerrier Mylo à sa belle (Le Roi d’Ys), la déception de Don José (Carmen), l’incurable mélancolie d’un jeune allemand romantique (Werther) ou le coup de foudre d’un poète fauché pour sa voisine souffreteuse (La Bohème). Cette carte vocale du tendre sera ponctuée d’extraits instrumentaux pour nous remettre un peu de nos émotions.